COMMENT RECONNAÎTRE LES CHENILLES PROCESSIONNAIRES?

Selon les chiffres de l’Anses, près de 1500 cas symptomatiques d’exposition aux chenilles processionnaires sont enregistrés chaque année par les centres antipoison. Ces chiffres étant sans doute bien plus élevés dans la réalité car tous les cas ne sont pas remontés aux autorités sanitaires.  

Le principal danger des chenilles processionnaires pour l’homme et les animaux réside dans le fait qu’elles émettent de minuscules poils urticants, présents sur leur dos, autant de petits dards voyageant dans l’atmosphère proche au gré du vent et pouvant générer toutes sortes de réactions. Pas de panique excessive cependant: les cas graves sont très rares.

Si les dangers et risques en cas de contact avec les chenilles processionnaires sont bien présents, les réactions sont très variables d’un individu à l’autre. Certains ne seront pas ou peu touchés, d’autres feront de simples dermatites (apparitions de rougeurs sur la peau), tandis que les moins chanceux pourront développer un œdème de Quincke ou un choc anaphylactique, dans les cas les plus extrêmes.

Du fait de la nature volatile des poils urticants, la survenue de ces effets sur la santé n’implique pas forcément un contact direct avec les insectes. Une simple activité de jardinage ou de tonte du gazon peut suffire à engendrer des désagréments.

Dans la plupart des cas, la substance urticante et allergisante contenue dans ces poils, la thaumétopoéïne, se libère en provoquant des démangeaisons, parfois vives. En fonction du niveau d’atteinte, il faudra consulter un médecin rapidement.

Voici les principaux symptômes répertoriés en cas de contact avec la peau et les yeux. Ceux-ci interviennent généralement dans un laps de temps de 1 à 8 heures :

– éruption douloureuse avec de sévères démangeaisons, sur l’ensemble des parties du corps, les poils se dispersant par la sueur ou frottement des vêtements,

– développement d’une conjonctivite avec yeux rouges, douloureux et larmoyants,

– irritation des voies respiratoires (en cas d’inhalation) avec éternuements, maux de gorge, difficultés à déglutir et difficultés respiratoires,

– inflammation des muqueuses de la bouche et des intestins (en cas d’ingestion) avec hypersalivation, vomissements et douleurs abdominales.

Les chiens et les chats sont souvent victimes des poils urticants des chenilles processionnaires, dangers élevés pour eux. Il est très courant d’observer un gonflement au niveau des muqueuses et de la langue.

Les symptômes sont divers et parfois spectaculaires. Les chiens se mettent à couiner, à baver et souffrent terriblement, la sensation de brûlure étant accrue chez eux. Il faudra leur conférer un soin immédiat, sans lequel la langue pourra virer plus ou moins rapidement au violet, voire au noir, et développer une nécrose.

Il conviendra donc de ne pas les laisser s’approcher des nids de chenilles ni de leurs processions souvent spectaculaires, même si nos amis à quatre pattes ont tendance à vouloir s’amuser avec! 

Dans les cas les plus graves, une intervention rapide du vétérinaire s’avérera même primordiale. Celle-ci consistera en l’administration d’anti-inflammatoires et d’antihistaminiques puissants, parfois couplée à l’administration d’un traitement à base d’antibiotiques. Ne tardez pas à vous occuper de votre animal, au risque de voir certains symptômes s’amplifier, parmi lesquels:

– une apathie généralisée,

– une hyperthermie,

– la formation d’ulcères au niveau de la cornée des yeux,

– des troubles sanguins (coagulation),

– des dommages causés sur la fonction rénale,

– de nombreux désordres digestifs.

Les risques des chenilles processionnaires concernent également les chevaux et les ovins. Méfiance, donc.